Ismail Serageldin

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à la mémoire du président Chirac

26/09/2019

Le Jeudi 26 septembre 2019, la famille Chirac a annoncé : “le Président Jacques Chirac s’est éteint ce matin au milieu des siens paisiblement” .

Pour la paix il a lutté et en paix il a quitté notre monde vers un au-delà surement plus paisible.

Or, à la disparition de Jacques Chirac la France est laissée affligée par la perte non seulement d’un Homme d’Etat à valeur incontournable mais aussi d’un humanitaire qui inlassablement a lutté en faveur de l’établissement de la paix et contre l’extrémisme sous toutes ses formes.

Tout au long d’une carrière politique qui s’étend sur plus de quarante ans, Jacques Chirac est parvenu à représenter une France « fougueuse et complexe » pour reprendre les termes de Richard Ferrand, président de l’Assemblée Nationale, de « garder l’équilibre » nécessaire à la poursuite de ses fonctions présidentielles, de plaider inlassablement la cause de la paix et de refuser toute sorte d’hostilité, se garantissant ainsi une place entre les grands humanitaires du monde.

Son opposition à la guerre de l’Irak en 2003 en est l’exemple le plus culminant. Cette opposition à travers laquelle il défendait la théorie du monde multipolaire où coexistent les différentes races avec toutes les disparités qu’elles incarnent, où tout Etat Fort est autorisé à contribuer à l’établissement d’un ordre mondial équitable et juste.

Dans sa déclaration de Chef d’Etat, communiquée par l’Elysée le 11 mars 2007, Président Chirac avait précisé qu’il ne faut jamais « composer avec l’extrémisme ou le rejet de l’autre » et il a ajouté que « tout dans l’âme de la France dit non à l’extrémisme » .

Partant de de cet élan visionnaire, il lance en 2007 la Fondation Chirac qui attribue un prix annuel pour la prévention des conflits dans le monde. En outre, convaincu de la valeur de la conscience mondiale collective, et de l’importance de conserver le bien être de la Terre, Chirac en 2002 s’engage dans le combat contre le réchauffement climatique et, au sommet de la terre en 2002 on l’entend avouer : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».

Par le décès de Jacques Chirac le monde a incontestablement perdu un grand homme d’Etat, un humaniste acharné et un militant de multiculturalisme qui n’a épargné aucun effort pour lutter contre ce qu’il a appelé « le pire de l’homme » à savoir la violence, l’hostilité et l’étranglement identitaire et culturel.

Tout en conservant à la France sa souveraineté nationale, Chirac est parvenu à lui préserver ainsi qu’à ses valeurs humanitaires une place non sans une grande importance au sein d’un monde qui bouillonne de conflits.

Concilier le pouvoir à l'humanisme tel pourrait sans doute être le credo du regrette Président Chirac ce Grand Homme qui m'appelait "mon ami"


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